Errante, inattentive,
mes pas retrouvent une trace gluante
sur ton chemin
et je me réjouis de ces miettes invisibles,
imaginaires,
que je suis et que je garde comme des souvenirs de demain
au creux de ma paume moite.
Je me retrouve à attendre la faim
parce que je t'y retrouve,
jaunâtre et docile
comme le premier soir,
inaltéré dans des souvenirs qui m'ont déjà échappés.
Si j'ai oublié ton arrivée,
c'est peut-être parce que
toi aussi,
tu as oublié mon départ,
mon départ statique et mendiant de mirages,
cette fuite intermittente
dans ces rues qui ne m'ont jamais appartenues.
Je suis toujours là
à attendre
le bruit de tes lèvres craquelant tendrement
sous ton sourire,
sur le bord d'un verre à moitié vide,
inertes ou mouvantes
comme un fantôme sur le lac,
à attendre ce regard noirci par l'aube
qui nous fouette en plein visage,
à attendre tout et rien et encore
et ta main suante dans la mienne.
Je suis là sur ce banc où je rêve et j'attends
la fin de la fuite à contrecœur.
3 juillet 2014
15 mai 2014
Freaky Possession
J'ai passé des semaines entières
appelant les secrets, invoquant le Mystère. Enfermée dans les
voluptés de l'être. Pendant que je grattais le papier presque
jusqu'à l'arracher avec mes mains fébriles, j'ai écouté ce que
pendant il y a déjà quelques jours accélérait mon pouls et qui
fessait frémir jusqu'à mon cœur.
Derrière mon dos hérissé, une
voix rauque et viscose s'est mélangée avec l'air enfermé de la
chambre. Une voix avec soif d'ongles et poils. Le moment où sa peau
graisseuse a frôlé mes épaules j'ai juré face à tous les dieux
de toutes les religions.
J'ai osé finalement me retourner,
suant jusqu'aux cheveux. Ses yeux étaient plus grands que ceux de la
Lune qui angoisse les loups, toujours obligés à hurler à
l'Invisible dans les bois épais, échappant et reniflant.
J'ai voulu vomir le ciel entier face
à sa présence, mon estomac avait un trou, un trou gigantesque.
(J'ai toujours pensé que le mystère
serait beau et sacré, qu'il viendrait sifflant, guitare en main et
m'appellerait sa sœur!)
Avec ses tentacules d’océan
profond et stagné, il a serré mon cou et jetée contre ce invétéré
mur blanc que j'ai admiré chaque soir en attendant qu'il change de
couleur.
Misérable moi-même ! Je ne
peux pas dire que l'émotion ne débordait pas de mes os brisés.
Ces tentacules finissaient avec des
griffes jaunâtres et sales, remplies de terre et de sang sec.
Bénie entre la folie bouillante qui
montait par l'arche des pieds et la lucidité de la présence, ces
griffes ont réveillé en moi le désir véritable : tout homme
et toute femme sont une étoile.
Avec ses croûtes dans le visage et
la boue de ses jambe, il s'est rapproché de mon corps jeté, et il ouvrit sa bouche d'où sont sortis tout types d'insectes. Des scarabées,
des vers, des papillons nocturnes, des fourmis , des araignées...
J'ai eu peur d'être en train de
rêver, mais ses cheveux humides traînant sur moi ont réveillé ma peau et
envahi le battement de mon cœur.
Bienheureux sont ceux qui vénèrent
la Terreur, la déviation et dépravation s'appelle lévitation. Cet
être fétide a hypnotisé le sang qui parcours mes veines.
Ses griffes ouvraient ma peau
laissant la trace du monde : sang et boue.
- Ici vient ta sérénade, m'a murmuré dans son langage d'insectes à l’ouïe.
Je me rappelle de la douleur
pendant que les scarabées pénétraient mon nez et mes oreilles !
Égratignant mon cerveau, descendant par ma gorge, inondant mes
poumons. Et pendant que mes cris faisaient peur aux dieux eux-mêmes,
il sort le serpent qui lui sert de langue, et à travers de ma bouche
traverse mon œsophage, ouvrant mes côtes à son pas. Je l'ai senti
serpenter à l'intérieur de mon corps, léchant mon cœur, déplaçant
chacun de mes organes comme s'ils étaient des pièces d'un
casse-tête pour enfants !
Il s'est enroulé sur ma colonne
vertébrale - écorchant tout dans son mouvement – comme s'est
enroulé le démon divin sur l'Arbre où Adam et Ève nous ont
condamnés à êtres libres.
Mon intérieur perdait à
gémissements toute forme, il a mordu mes muscles, séparé chacun de
ses fibres, mâché et craché, arraché avec ses griffes mes
amygdales et de racine chacun de mes tendons. Disloqué mes genoux,
coudes et chevilles et les insectes ont fini par m'envahir.
En regardant ses papillons nocturnes
agités, il a déchiré des yeux, un à un mes cils et les a lancé
aux papillons qui les ont dévorés.
Je n'étais plus que du chaos
charnel. Chaos charnel.
Je ne suis plus de ce monde. Les
papillons nocturnes ont pris mes cils, les scarabées m'ont mangé à
l'intérieur, le serpent a fait que mon cœur explose de luxure
génuine, mes tendons et amygdales seront sûrement en train de
pourrir dans la poubelle du voisinage. Mes organes ont été bougés
d'une telle façon qu'il a généré en moi la mélodie de ce que –
je n'en doute pas – c'est l'orgasme universel. Ligne que répètent
les feuilles des arbres mélangées avec le vent en voulant imiter
les vagues de la mer dans l'heure de la langueur.
Mon corps est devenu chaos, il est
devenu viande, il fût corps. Il fût nuage et plaisir infini dans le
cri du déchirement. Maintenant qu'il n'y a plus de forme, je
comprends que j'eus ma sérénade et que j'ai été l'instrument
principal. C'est le son de l'expansion de l'univers.
13 mai 2014
F(r)ictions
Tendresse.
Les jours où
naïveté n’est pas signe
d’ignorance.
Et ton seul souffle est jouissance.
Trembler.
Frissons de ma chair,
à l'écoute du chuchotement de ton
âme.
Nudité.
Forteresse de ronronnements.
Pendule (abîmée) entre mythe et
déchirement.
Désir.
Cascade de lumière lunaire,
à l'ombre d'un figuier.
Et Toi : qui que tu sois.
Sexe.
Abîme sans étoiles.
Chemin de cicatrices.
Soupir. Lui. Ivresse.
Rêve.
Tissu troué
d'une brûlure de cigarette.
Étoiles entassées dans l'abîme.
Profondeur.
Odeur qui fait rougir ma peau,
Creuse-mon-coeur.
Caresse.
Sillage paresseux
d'une main faite d'air.
Fugue allongée.
Baiser, (le).
Abandon à l'ouvert.
Mouvement de contact avec le lointain.
éros-gène.
Silence.
Le drap sert de ciel
à ceux qui sous lui, pêchent,
à la corde d'un violon.
Salive.
C'est juste un petit escargot
Qui est passé par là.
Rencontre.
L'eau coule sous le pont,
toujours en caressant ses bases.
« Je est un autre » car
l'Autre est passion,
Angoisses souriantes et insomnies
d'illusion.
Fluidité,
C'est l'instant qui crée les racines.
C'est l'aube qui me donne nom.
1 avril 2014
EXTASE : Être-au-monde
Les vagues arrivent.
pas petites,
elles vont nous engloutir.
Nos yeux scintillent,
on dirait des marguerites.
On n'a jamais su comment les cœurs
rivent.
Où ils jettent leurs ancres de
Tanzanite.
le sang commence à sentir,
et les requins toujours déchirent.
Sans autre explication métaphysique.
Le sel de la mer alourdi le vent,
et l'on comprend
Tout devenir est naufrage extatique.
Nus,
frissonnants et sévères
Un dernier soupir jeté vers la terre,
Union chamanique.
Tes rames arrachent mes tripes,
volant
dans l'air ….
ce sont les papillons apocalyptiques
de cette verte mer
des Juments.
Corps désintégré en eau
se révolte tout haut,
en douceur anarchique
et en chaos bizarrement toujours
harmonique.
Les éparpillements de mes sentiments
explosent
dans l'extase
que m'impose
l'extérieur.
Ça pique.
16 mars 2014
.......
Je te garde en lumière
en miroitement
sous la paupière
je reste muette dans l'éclat de ton souvenir
je te dessine en pointillés
qui se perdent
(et se retrouvent ?) autrepart
loin
plus loin
au lointain
dans ma petite boîte de lumière.
Je te garde en pénombre
en nuage diffuminé
en roche et en charbon et en brouillard
et dans la petite boîte
le brouillard recouvre tout
le soleil
le chemin
la nuit
comme un rideau qui m'entoure sans jamais me toucher
je ne te touche plus
je ne touche pas à toi
je touche le gris du soir et je lui murmure à peine
je murmure à la pénombre feutrée
et elle me ramène
autrepart
sur des arbres dénudés d'où je touche les étoiles.
Je te garde dans le noir
dans l'espace
dans le rien
comme un brasier sans feu
comme un souvenir d'été
et je chante en m'éloigant
plus proche
toujours plus proche
dans la gorge du corbeau
dans l'attente de l'aube
je chante et je m'éloigne
je suis les pointillés
autrepart.
en miroitement
sous la paupière
je reste muette dans l'éclat de ton souvenir
je te dessine en pointillés
qui se perdent
(et se retrouvent ?) autrepart
loin
plus loin
au lointain
dans ma petite boîte de lumière.
Je te garde en pénombre
en nuage diffuminé
en roche et en charbon et en brouillard
et dans la petite boîte
le brouillard recouvre tout
le soleil
le chemin
la nuit
comme un rideau qui m'entoure sans jamais me toucher
je ne te touche plus
je ne touche pas à toi
je touche le gris du soir et je lui murmure à peine
je murmure à la pénombre feutrée
et elle me ramène
autrepart
sur des arbres dénudés d'où je touche les étoiles.
Je te garde dans le noir
dans l'espace
dans le rien
comme un brasier sans feu
comme un souvenir d'été
et je chante en m'éloigant
plus proche
toujours plus proche
dans la gorge du corbeau
dans l'attente de l'aube
je chante et je m'éloigne
je suis les pointillés
autrepart.
27 décembre 2013
Lullaby blues
Darling, forget that people
is going wild out there.
Let's get warm in here and
be calm and quiet.
Oh darling, darling!
Let's forget the future, and that there's no one to go to.
Oh! Put your arms around my waist, darling and let's wash the restless pain on your feet.
Oh darling, darling!
Let's forget the future, and that there's no one to go to.
Oh! Put your arms around my waist, darling and let's wash the restless pain on your feet.
Oh baby, please, please forget that
they are killing each other out there.
Come to bed
and don't cry no more for this rotten world. Oh! Oh!
My body will
continue to keep you company in this cold winter night.
Sleep well darling dream that people is kind and love
is not only in bed. Oh!!!
Sleep well darling dream that people is kind and love
is not only in bed. Oh!!!
Good night baby. I can't help but cry.
Sleep to rest and continue the fight.
Sleep to rest and continue the fight.
Baby, baby, let's forget
that everything is bad out there.
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